Chaque jour, trois phrases - parfois notes de travail, parfois journal intime -.
10 décembre 2024
Quand les choses avancent dans ton sens, surtout ne le montre pas, aie l'air soucieux, fatigué, dépassé.
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Soupir, soupir à la puissance mille.
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Tu es paré à sauter sur ton petit voilier et filer sur l'océan agité.
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9 décembre 2024
Qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui t'arrive ? c'est juste que tu ne peux pas arrêter d'écrire et de raconter.
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Tu cours vers la mer et tu la remplis, et elle déborde sur les terres et transforme tous les humains en poissons.
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Ô povre monde, comment tout cela est-il possible, et d'abord pourquoi Dieu le permet-il, je vous le demande, mes chers paroissiens.
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8 décembre 2024
Peine perdue, je suis toujours ici, je cours encore, et de plus en plus vite, et toutes les phrases marchent avec moi.
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Ne jamais s'assoupir, ne jamais ralentir, ne jamais abandonner, mais lire et écrire, dormir et rêver.
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Tu es la vigie de l'époque, tu ressembles à ces magnifiques immeubles dressés à l'angle de deux rues, en guise de proues fendant la houle du monde.
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7 décembre 2024
Les mots des autres deviennent les siens quand il les lit, lire c'est vivre ce qui a été écrit.
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Lisez-moi et vous vivrez, vous comprendrez bientôt ce qui s'est passé et ce qui va arriver.
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Le vent pousse notre chroniqueur, notre Froissart, notre Retz, notre Saint-Simon, notre Hugo, il galope vers son destin, c'est-à-dire vers sa page.
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6 décembre 2024
Tout se terminera bien, la délicate solution à tous tes problèmes apparaîtra un jour sous une forme inattendue.
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Dors dix heures par nuit et lis trois heures par jour, résultat certifié, garanti, vérifiable.
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À Venise, les marées et la pluie font circuler les eaux exactement comme le c½ur regénère le corps en faisant faire au sang de grandes révolutions.
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5 décembre 2024
Je veux que mon corps devienne transparent et que l'on aperçoive mes entrailles au travers de ma peau.
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Entre les feuillages, coule la rivière calme.
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Parce que, voyez-vous, chaque jour je fais tout pour me retrouver et pour me garder.
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4 décembre 2024
Courage, tu n'es qu'au seuil de ta vie de mots.
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Sauve qui peut, on se sauve comme on veut, musique, alcool, cuisine, sport, sexe, chacun sa potion magique, chacun sa petite prière.
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Regarde tout ce que tu as fait, tout ce que tu as écrit à même le sol, avec tes pieds en quelque sorte.
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3 décembre 2024
C'est un dur métier qu'au moins une fois par jour j'ai envie d'arrêter.
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Lapins de garenne, buses, chevreuils, ils s'approchent et ils te regardent, vous vous examinez sans pouvoir vous comprendre.
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Est-ce qu'on a déjà vu l'océan s'arrêter ? même par mer d'huile, même au milieu des glaces, tout au fond il bouge, il remue et il glisse encore.
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2 décembre 2024
Tu es la patience même, comme toutes les statues vivantes tu n'as pas peur d'attendre.
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Je veux vous ensorceler, je veux vous tromper, qu'est-ce que vous croyez, je suis un romancier.
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Tu as toutes ces petites histoires cachées en toi, et chaque matin il faut que tu les racontes.
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1er décembre 2024
C'est un grand carnet dans lequel je suis bien décidé à tout précipiter.
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En bon espion, tu chiffres tes moindres phrases.
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La Voie, toujours changeante, toujours la même et toujours différente, comme le sang allant et venant en soi pendant toute une journée.
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30 novembre 2024
Le jardin m'accueille et me protège, j'y marche, j'y songe et j'y écris.
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On peut se libérer si on suit les bons conseils, lisez et voyez, rien à faire d'autre.
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Les mauvais écrivains passent un temps fou à essayer de se débarrasser des quelques écrivains meilleurs qu'eux.
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29 novembre 2024
Tu nages, et tu nages encore, sans arrêt, et lorsque tu es fatigué, tu fais la planche et tu dors sur le dos.
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J'ai beau faire le malin, j'ai tout le temps besoin de retourner à l'école pour apprendre encore.
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Lisez et vous survivrez, et en survivant vous pourrez observer le monde.
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28 novembre 2024
Ton imagination s'est nourrie jusqu'à la satiété, et la satiété de l'esprit est joie pure.
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J'arrête le soleil, le temps de profiter du crépuscule naissant.
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Roulez jeunesse, bon vent et au suivant, Dieu reconnaîtra les siens, comme on disait jadis.
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27 novembre 2024
Les lettres, bénies soient-elles, restent tes alliées les plus décidées, tes s½urs, tes filles, tes mères.
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Il n'y a pas cinquante solutions, il faut recommencer en mieux, et ensuite passer au palier suivant, encore un étage, puis un autre.
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Jeu, set et match, tous les jours se battre à son propre jeu, réussir à penser et déployer sa vie.
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26 novembre 2024
Toujours agile, toujours mobile dans l'élément mobile.
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Tu te retrouves avec la grande brassée des rêves, plus ou moins timbrés, parfois largement allumés et totalement ininterprétables.
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La toupie se dresse et circule sur la table, elle effectue ses infinies révolutions.
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25 novembre 2024
C'est toi le roi, et le Temps est ton peuple.
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Le moment venu, tout sera connu, révélé au grand jour.
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Plus tu seras seul, et plus tu iras loin.
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24 novembre 2024
L'idée est de rester en prise directe avec son propre corps, rester à l'heure avec soi-même en quelque sorte.
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Attendez, il faut que je refasse le plein, mon stylo à encre est vide, et j'écris entièrement à la main.
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Mais quel bazar, tous ces ordinateurs qui clignotent dans nos sous-sols, grandes armoires noires pleines de secrets et de cryptomonnaies.
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23 novembre 2024
N'ayez pas peur, prenez ma main, on va traverser les cercles un à un.
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Tu n'es qu'un historien personnel, un chroniqueur de l'intime, journaliste du secret et de l'instantané.
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Je change les obstacles en tremplins.
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22 novembre 2024
Que veux-tu ? Que peux-tu ?
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La voie choisie est la bonne, il faut seulement avancer plus vite.
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Le vent ne t'attendra pas, tu dois l'enfourcher dès maintenant.
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21 novembre 2024
Vous êtes plus vivant que jamais, ivre des plus beaux et plus forts, plus doux et plus fous vins du monde.
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Tes phrases déploient des moyens considérables pour parvenir à leurs fins.
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Des palais somptueux y sont construits sur l'eau, et les rues sont toutes de saphir, de telle sorte qu'on doit les traverser, non pas à pieds, mais à la rame.
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20 novembre 2024
Bonjour, cher Nouveau Monde.
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Parfois, quand ça marche, tu t'envoles pour un grand tour de la Terre, une escapade éclair à travers le système solaire.
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Je voudrais être assez nombreux pour remplir avec mes seuls Moi toutes les cabines d'un paquebot transatlantique.
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19 novembre 2024
Plein soleil jour et nuit, au-dessus des nuages.
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Remets le spectacle à sa place, réduis-le à ses mots et confronte-les à ceux de la bibliothèque.
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Aujourd'hui, je suis sorti et il faisait vraiment gris, grand ciel à la fois vide et rempli.
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18 novembre 2024
On ouvre le tiroir, on sort le grand cahier bleu, on note tout dans le désordre.
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La grande roue de la fête foraine survole la ville et promène les curieux au c½ur du ciel.
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Lire c'est vivre dix fois plus, je lis donc je suis.
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17 novembre 2024
Rien ne sera oublié, la mémoire est la clé.
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Tu ajoutes ta pierre aux pierres de ceux qui t'ont précédé.
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C'est un jeu, mais un jeu très sérieux.
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16 novembre 2024
C'est ici et maintenant, et c'est permanent, le paradis est où je suis.
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Tu es une sorte de témoin de fissure, cette jauge graduée que l'on fixe sur la lézarde d'un mur pour mesurer son évolution.
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J'ai appris à ne plus trembler quand j'écris, je n'aurais qu'à souffler et tout serait lumière.
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15 novembre 2024
J'ai tout le temps pour le faire, voilà ce qui a changé, j'ai trouvé l'élasticité, la réalité se plie à ma volonté.
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Il s'agit de réaliser un geste impossible, proprement titanesque, retourner le globe et sauver les moutons égarés.
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Je dois me changer, pour parvenir ensuite à changer cette réalité.
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14 novembre 2024
Invisible au plus grand nombre.
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Les phrases sont les filles de leurs parents, non pas les filles de leur auteur, mais bien les filles de leur lecteur.
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Un grand disque blanc, très blanc et très éblouissant, qui inonde le ciel bleu, y pivotant comme s'il était punaisé.
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13 novembre 2024
Les phrases sont ton berger, avec elles tu ne te perdras jamais.
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Les années de bonheur reviennent à volonté, elles n'étaient pas parties loin.
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Aujourd'hui, tu sais comment créer ton jardin et y vivre pour l'éternité.
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12 novembre 2024
C'est toujours la même chose, la même cascade, le petit torrent grandit, et ses eaux, d'abord glacées, se réchauffent et courent au-devant de la pente.
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Ne me dis pas que tu ne te doutais pas de ce qui allait arriver.
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Les gros nuages épars du ciel, eux aussi, te surveillent, ils attendent de toi une discipline aveugle, les pauvres.
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11 novembre 2024
Je me cache dans la nuit, ou plus exactement, même en pleine journée la nuit me dissimule.
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On t'appelle le vent léger, d'automne ou de printemps, furtif comme un dieu grec.
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J'additionne non seulement les minutes et les heures, mais aussi les kilomètres et les différentes matières que je sais traverser.
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10 novembre 2024
Couler dans les phrases, c'est mon petit plaisir, j'ai bien droit à ça.
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Ils ne sortent plus, se referment sur eux-mêmes, puis développent une drôle de maladie mentale, invisible et sans nom.
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À mesure que le chaos progresse à l'extérieur, je m'organise pour gagner l'extérieur de l'extérieur, pour quitter la planète.
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9 novembre 2024
Un jour, je serai moi aussi usé, et je m'endormirai pour la dernière fois.
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Il y a une autre vie à l'intérieur de la vie, comme une nuit de songes, mais en beaucoup plus fort.
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C'est le grand départ pour là-bas, au c½ur de la clairière, ou au bord des flots, cette sorte de paradis où on habite sur l'eau.
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8 novembre 2024
Sachez lire et vous saurez voler.
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La force des mots, en ce qu'ils modifient le corps de celui qui les lit, très peu de monde en parle.
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Ceci est une publication permanente, elle n'a pas de début et elle n'aura pas de fin.
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7 novembre 2024
On a franchi la porte sublime, on est ressuscité pour toujours.
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Chacun son style, j'ai fini par trouver le mien, qui se meut et qui mute comme il veut.
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Tu ne peux raisonnablement écrire que comme un prophète, tu annonces et la chose prend forme, elle arrive lentement mais sûrement.
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6 novembre 2024
Raconter et laisser une trace est devenu un jeu.
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Toutes les années traversées sont là poussant derrière, collées aux lettres et chahutant les mots, toutes prêtes à renverser les phrases.
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Ceci est mon rire, prenez et mangez.
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5 novembre 2024
Tout est inventé, tu vis dans un nouveau monde, plus fou, plus grand, plus beau et plus profond.
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J'ai longtemps marché le long d'une rivière, je cherchais l'estuaire mais il n'apparaissait jamais.
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Tu es en train de t'échapper, tu cours pour éviter d'être rattrapé.
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4 novembre 2024
Attendez, je vais vérifier ma tension, je vais prendre ma température, je vais mesurer ma pensée, en examinant les phrases que j'ai tracées.
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Plus tard, on se dira : il est passé par là.
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J'ai le plaisir de voir le sillage laissé derrière mon canot rapide, regardez d'où je viens, devinez où je vais.
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3 novembre 2024
Si tu ne bouges pas plus vite que le globe lui-même, tu es rattrapé et tu t'écroules.
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Les jours d'épuisement arrivent toujours, comme les jours d'entrain et de grandes victoires.
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Le ciel bleu revient, grand plein soleil, vitesse et musique, rire et jeu, sans fin dans les siècles des siècles.
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2 novembre 2024
C'est un privilège que tu t'accordes, c'est ton petit plaisir, nager à travers les phrases chaque jour.
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Tout simplement, tu ouvres une porte à l'intérieur du ciel.
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De grandes choses se préparent, elles sont déjà à l'½uvre.
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1er novembre 2024
On avancera comme on pourra, on se nourrira de ce qu'on trouvera, et comme on disait jadis : fais ce que voudras.
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La moindre minute se change en épopée.
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Rien à faire d'autre que regarder les images muettes, puis déchiffrer les phrases parfaites.
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NOTES :
- Le Carnet existe depuis 2007.
- La partie 2007-2020 du Carnet, jadis hébergée sur un blog de
Gandi.net et disparue d'Internet, est en cours d'archivage pour être remise en ligne ici.